Aquarelle de Bernard Soupre
(proustenaquarelles.com)
Le narrateur est enfin reçu chez les parents de Gilberte pour lesquels il éprouve une grande attirance. C’est chez eux qu’il rencontre Bergotte, l’écrivain à la mode qu’il admire depuis si longtemps. Ses visites chez les Swann se multiplient et Gilberte finit par trouver que, trop envahissant, le narrateur empiète sur sa liberté. Peu à peu, les relations entre les jeunes gens se tendent et ils cessent de se voir. Attristé par cette séparation, le jeune homme continue cependant de fréquenter les parents de la jeune fille. Avec le temps, sa peine s’estompe jusqu’à le détacher de Gilberte.
Deux ans plus tard, il part à Balbec avec sa grand-mère pour se soigner. D’abord déçu par la ville et l’hôtel, il finit par s’habituer. Sa grand-mère rencontre une amie d’enfance, Mme de Villeparisis, qui présente le narrateur à son neveu Saint-Loup. Après un premier contact très froid, les jeunes gens deviennent amis. Le narrateur retrouve également un ancien ami, Bloch, lui aussi en villégiature à Balbec, puis il fait la connaissance du baron de Charlus, oncle de Saint-Loup, au comportement étrange. Son attention est attirée par une bande de jeunes filles joyeuses et insolentes. Grâce à Elstir, le célèbre peintre qui séjourne près de Balbec, il parvient à les rencontrer et tombe amoureux de l’une d’elles, Albertine. Ce qui ne l’empêche pas de ressentir parfois une certaine attirance pour d’autres jeunes filles de la bande. Un jour qu’il tente d’embrasser Albertine, celle-ci le repousse durement, le laissant fâché. La fin de la saison arrive et les jeunes filles quittent Balbec avant qu’à son tour, le narrateur rentre à Paris.
Première partie.
Première partie
Autour de Mme SWANN
Monsieur de Norpois est invité à dîner chez les parents du narrateur. Diplomate compassé et routinier, c’est un homme ennuyeux au langage suranné. La mère du narrateur ne l’apprécie guère mais se montre cependant aimable avec lui pour plaire à son mari. Agé d’une quinzaine d’années, le narrateur assiste au repas. Au cours de la conversation monsieur de Norpois déclare avoir dîné chez « la belle madame Swann« . En effet, à la surprise de beaucoup, Odette a fini par épouser Swann. Après avoir été très liés avec lui, les parents du narrateur qui n’ont pas apprécié ce mariage ont beaucoup espacé leurs relations. Norpois fait perfidement remarquer qu’il y avait beaucoup plus d’hommes que de femmes à ce repas et que les rares femmes présentes appartenaient au monde républicain plutôt qu’à la société habituelle de Swann. L’attention du narrateur est toujours en éveil lorsque l’on parle des Swann car il est secrètement amoureux de leur fille Gilberte et il laisse entendre à M. de Norpois qu’il brûle d’être reçu chez ses parents. Malgré la promesse que fait ce dernier d’intervenir en ce sens, il comprend qu’il n’en fera rien. Le narrateur lance ensuite la conversation sur Bergotte, écrivain très connu qu’il admire mais c’est pour constater à sa grande déception que M. de Norpois n’est pas de son avis. Apprenant que le jeune homme a certains dons d’écriture Norpois lui conseille de viser une carrière littéraire plutôt que diplomatique comme le souhaiteraient ses parents. Le père du narrateur demande alors à son fils de lire à M. de Norpois un petit poème qu’il a écrit récemment à Combray mais le diplomate ne semble pas l’apprécier, se gardant de tout commentaire. Sous l’influence de son collègue, le père du narrateur donne son accord à son fils pour qu’il choisisse la voie des Lettres plutôt que la carrière, un choix que sa femme ne semble pas partager. Tout en se réjouissant de cette autorisation, le jeune garçon reste incertain quant à ses dons littéraires et doute de ses propres motivations. Ce qui le rassure toutefois c’est que l’héritage de sa très riche tante Léonie le met à l’abri du besoin.
Les promenades sur les Champs-Elysées reprennent et le narrateur retrouve avec plaisir Gilberte Swann, toujours aussi imprévisible. Au cours de leurs jeux, répondant parfois à des pulsions subites, il aime lutter avec elle et recherche le contact de son corps, une situation qu’elle semble elle-même assez apprécier pour prolonger le jeu.
Le narrateur ressent les premiers symptômes de l’asthme qui va le handicaper toute sa vie. Sa grand-mère en éprouve beaucoup de chagrin. Le docteur Cottard est appelé pour le soigner. Sa réputation d’homme peu cultivé et auteur de mauvais calembours ne l’empêche pas d’être reconnu comme un médecin ayant un excellent diagnostic. Le traitement qu’il propose s’avère efficace, du moins un certains temps.
Enfin invité chez Gilberte, le narrateur en éprouve une immense joie, d’autant plus qu’il est accueilli très gentiment par ses parents. Cette invitation sera suivie de nombreuses autres. Tout est beau chez les Swann et la mère de Gilberte se montre très aimable avec le jeune homme. Swann a changé depuis son mariage, il a perdu de sa modestie habituelle et les Swann ont désormais la réputation d’être des arrivistes et d’avoir des sympathies pour les républicains ce qui les rend peu fréquentables par l’aristocratie du faubourg Saint-Germain. Lady Rufus Israels tante très riche et influente de Swann n’aime pas Odette et s’emploie à ce qu’elle ne soit pas reçue dans les salons chics où elle passe d’ailleurs pour une cocotte illettrée. Swann ne semble pas remarquer, ou feint d’ignorer les lacunes et les bêtises d’Odette. Bien qu’évoluant dans un nouveau monde depuis son mariage, il continue discrètement de fréquenter certaines de ses anciennes relations. Il n’est plus du tout jaloux d’Odette car il aime une autre femme. Le narrateur, lui, éprouve de plus en plus d’admiration pour Odette et est fier de se montrer avec elle lorsqu’il l’accompagne dans ses promenades. Il est invité un jour chez les Swann à un grand dîner auquel assiste Bergotte, écrivain pour lequel il éprouve beaucoup d’admiration. Il est désagréablement surpris par son physique, son allure, son élocution particulière, sa voix, son nez en colimaçon. Bergotte est conscient de son génie mais reste modeste bien qu’il ait l’ambition d’entrer à l’Académie où sa candidature a été rejetée à plusieurs reprises. L’écrivain remarque l’esprit particulièrement vif du jeune garçon envers lequel il se montre attentionné, entre autre sujet de sa santé. Très critiques à l’égard de l’écrivain, les parents du narrateur n’encouragent pas cette relation amicale, mais lorsqu’ils apprennent que Bergotte a trouvé leur fils intelligent, ils se ravisent, flattés, et finissent par admettre que l’homme a de grandes qualités.
Bloch emmène le narrateur pour la première fois au bordel où il rencontre Rachel, une des pensionnaires qui aura un rôle à jouer dans la suite de l’œuvre. Dans ce bordel, il reconnaît le canapé hérité de tante Léonie et qu’il a offert à la tenancière et se souvient que c’est sur ce canapé qu’il a fait l’amour pour la première fois avec une jeune cousine.
Le Narrateur et Bloch à la maison close d’après von Dongen
Au cours de ses visites assidues chez les Swann, il retrouve souvent Bergotte. D’une grande générosité il dépense des fortunes pour offrir de magnifiques bouquets de fleurs à Odette. Cependant Gilberte semble contrariée par la fréquence des visites de son ami qui l’obligent à renoncer à certaines sorties. Les deux jeunes gens cessent de se voir mais échangent des lettres. Toujours amoureux de Gilberte, le narrateur souffre de son indifférence. Il continue cependant de fréquenter les Swann mais en choisissant les moments où la jeune fille est absente. Le temps passant il se détache d’elle tout en gardant l’espoir de recevoir une lettre lui disant qu’elle l’aime toujours. Un jour Odette annonce au narrateur que Gilberte l’invite à déjeuner. Après avoir hésité il décide de s’y rendre. Toujours généreux, il vend un vase chinois rare hérité de tante Léonie pour pouvoir offrir un riche cadeau à Gilberte. En arrivant près de chez les Swann il aperçoit au loin Gilberte en compagnie d’un jeune homme. Il se console en allant voir les filles de joie. Ses visites chez les Swann s’espacent de plus en plus et s’il aime toujours Gilberte il retrouve le calme, la distance dissipant la douleur. Toutefois leur correspondance se poursuit et il lui confirme son refus de la revoir en évoquant de mystérieux malentendus auxquels il va finir par croire lui-même.
Avec les beaux jours le narrateur accompagne parfois Odette dans l’avenue du Bois où elle a coutume de se promener dans un magnifique équipage.
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Deuxième partie
Noms de pays : le pays
Deux ans ont passé, le narrateur part soigner son asthme à Balbec. Sa grand-mère l’accompagne, c’est la personne qu’il aime le plus au monde après sa mère, Françoise est aussi du voyage. Avec beaucoup d’émotion le narrateur quitte sa mère pour la première fois. L’arrivée au Grand-Hôtel de Balbec est décevante, le directeur de l’hôtel, poussah mondain, le met mal à l’aise. D’une manière générale, l’inconnu l’indispose et tout particulièrement cette chambre qui ne lui est pas familière. Lorqu’il traverse des moments d’abattement, sa grand-mère qui occupe la chambre voisine le rejoint bien vite avec sa robe de chambre de percale et lui apporte le réconfort dont il a besoin. En revanche le narrateur est émerveillé par la vue de la mer et séduit par les repas pris derrière les vitres de la véranda, face à l’océan. Il regarde avec envie des jeunes, dont il aimerait aimerait tant faire la connaissance, déambuler dans le voisinage. Parmi la clientèle de l’hôtel, il remarque un jeune homme poitrinaire, une vieille dame très riche, beaucoup de bourgeois des environs, imbus de leur importance. Un jour le maître d’hôtel donne par erreur au narrateur et à sa grand-mère une table réservée à M. de Stermaria et à sa fille. Du léger incident qui en résulte, le narrateur retiendra surtout la beauté de Mlle de Stermaria dont le souvenir restera longtemps gravé dans son esprit.
La vieille dame riche n’est autre que la marquise de Villeparisis une amie d’enfance de sa grand-mère qui va passer beaucoup de temps avec elle. Le narrateur n’a d’yeux que pour Mlle de Stermaria à qui il brûle d’impatience d’aller parler. Il souffre de ne connaître personne contrairement à Françoise qui très vite a noué de nouvelles relations.
Mme de Villeparisis témoigne beaucoup de gentillesse envers le narrateur et sa grand-mère. Curieusement elle semble parfaitement au courant du déroulement du séjour des parents du narrateur en Espagne avec M de Norpois et donne de nombreux détails sur ce voyage (ce n’est que bien plus tard qu’on apprendra qu’elle est la maîtresse de M. de Norpois). Chose rare chez les personnes de son milieu, elle est très libérale et fait montre de largesse d’esprit tout en se déclarant antisocialiste. Le narrateur l’écoute avec intérêt raconter les visites chez ses parents, lorsqu’elle était petite fille, de personnages aussi considérables que Balzac, Chateaubriand, Victor Hugo. D’autre part il éprouve de la curiosité pour les jeunes filles en villégiature croisées lors de ses promenades. Parfois il préférerait rentrer à pied dans l’espoir de les rencontrer mais sa Grand-mère le couve littéralement et refuse de le laisser seul. Il observe également les filles du village qui excitent son imagination. Il s’habitue progressivement à son nouvel environnement et éprouve du plaisir à rentrer à l’hôtel le soir, après les longues promenades dans la calèche de Mme de Villeparisis, accueilli sur le perron par le nombreux personnel attentionné ; même sa chambre lui plaît désormais.
La marquise de Villeparisis annonce au narrateur la venue prochaine de son petit neveu, Robert de Saint-Loup, élève officier de cavalerie en garnison à Doncières, un jeune homme très bien mais, précise-t-elle, qui a pour maîtresse « une bien mauvaise femme ». Le narrateur est impressionné par ce jeune homme chic, impertinent, hautain, un tantinet efféminé. Dans un premier temps, Saint-Loup les snobe, lui et sa grand-mère, puis, bien vite change d’attitude pour adopter envers eux un comportement amical, devenant le plus aimable des hommes. Rompant avec les manières aristocrates, il affiche son admiration pour le socialisme et aussi pour Nietzsche et Proudhon. La grand-mère du narrateur est conquise par la gentillesse de Saint-Loup et tous deux deviennent de grands amis.
Bloch, l’ami du narrateur, est également en villégiature à Balbec. C’est un garçon intelligent mais mal élevé, névropathe et snob. Il tient parfois des propos antisémites et le narrateur craint ses visites à l’hôtel car il a honte de se montrer avec cet ami encombrant qui a coutume de se déplacer avec sa famille, dont ses sœurs aussi mal élevées que lui. Sa conversation est de qualité très inégale. Il dit tour à tour du mal de Saint-Loup puis du narrateur en comptant sur chacun pour le répéter à l’autre. Quand il invite les deux jeunes gens à dîner chez son père, c’est avec l’arrière pensée que Saint-Loup l’introduise dans le monde aristocratique.
Saint-Loup attend la visite de son oncle Palamède qu’il décrit comme un homme dédaigneux, entiché de sa noblesse et réputé pour être un coureur de jupons. Un jour le narrateur se sent observé fixement par un homme étrange qu’il prend pour un escroc d’hôtel ou un aliéné, la quarantaine, très grand, gros, affublé d’une énorme moustache noire. Il ignore qu’il s’agit de l’oncle de Saint-Loup, le baron Palamède de Charlus. Lorsqu’il lui est présenté, celui-ci fait preuve de beaucoup de froideur. Apprenant que Charlus est un Guermantes de Combray, le narrateur réalise qu’il l’a aperçu quelques années auparavant, au cours d’une promenade à Tansonville, alors qu’il était en compagnie d’Odette Swann et de Gilberte. Charlus adopte alors avec le narrateur un comportement déconcertant, passant d’une attitude chaleureuse au mépris le plus complet.
Un soir, comme le narrateur s’apprête à se coucher, Charlus lui rend visite dans sa chambre pour lui apporter un livre de Bergotte qu’il sait être un de ses auteurs favoris. Très doux, gentil, il tient un discours incompréhensible, puis quitte brutalement la chambre. Par la suite il se montrera familier avec le narrateur et prononcera des mots étranges assortis de gestes équivoques.
La famille de Saint-Loup se désole que le jeune homme fréquente une grue qui le fait autant souffrir, mais lui, aveuglé par l’amour, pardonne tout à sa maîtresse et continue de la combler d’argent et de cadeaux. Il obtient même qu’une de ses tantes la fasse venir faire une lecture au cours d’une soirée qu’elle donne dans son hôtel particulier parisien.
Rachel déclamant des vers dans le salon des Guermantes d’après von Dongen
Ce sera un échec total. Saint-Loup qui passe toutes ses permissions à Balbec vit au rythme des rares lettres que consent à lui adresser sa maîtresse qui lui a interdit de venir à Paris. Il a beaucoup de respect et d’affection pour la grand-mère du narrateur. Un jour où il la prend en photo, elle pose avec une complaisance qui étonne le narrateur au point qu’il se moque d’elle. Ce n’est que plus tard qu’il apprendra que sa grand-mère avait sollicité cette photo parce que sentant sa mort proche elle voulait laisser un souvenir à son petit fils. Il regrettera alors amèrement son attitude.
Depuis son arrivée, le narrateur a remarqué une petite bande de fillettes en villégiature à Balbec, très différentes des filles du pays. Il les détaille l’une après l’autre, attiré tout particulièrement par l’une d’entre elles, avec des grosses joues et vêtue d’un polo noir, qui semble l’avoir remarqué elle aussi. Pour lui c’est la plus jolie de la bande.
Deux jeunes filles sur la plage de Balbec d’après Joaquim Sorolla
Devenus de bons amis, le Narrateur et Saint-Loup ont pris l’habitude d’aller dîner ensemble sur la côte normande, au restaurant à la mode de Rivebelle où ils aperçoivent pour la première fois le célèbre peintre Elstir, un ami de Swann. Les deux jeunes gens lui font parvenir un message. En quittant le restaurant Elstir s’arrête à leur table et se montre très aimable avec eux, en particulier avec le narrateur qu’il invite à lui rendre visite dans son atelier à Balbec.
Très souvent le narrateur rentre se coucher au petit matin pour ne se réveiller que dans l’après-midi. Ses fréquentes sorties nocturnes ne l’empêchent pas de continuer d’observer le groupe des jeunes filles qui chahutent, pouffent de rire, formant une petite bande insolente. Le narrateur est conscient de mener une vie décousue et de ne pas respecter l’engagement qu’il a pris mais il justifie sa paresse par sa santé médiocre.
La jeune fille au polo noir semble être la meneuse de la petite bande, mais l’intérêt du narrateur ne se limite pas à elle. Il observe avec attention chacune des autres jeunes filles du groupe. Il veut plaire et, de plus en plus coquet, soigne sa tenue. Il passe ses journées à suivre de loin la bande, ne pense qu’à elle et en oublie même la visite promise à Elstir. Sur l’insistance de sa grand-mère il finit par se rendre chez le peintre multipliant par la suite ses visites. Dans un coin de l’atelier il découvre les tableaux de l’artiste dont l’un, très curieux, attire son attention. C’est celui d’une jeune femme habillée en travesti et baptisée Miss Sacripant. Il lui faut un moment pour réaliser que le modèle n’est autre qu’Odette de Crécy, la dame en rose rencontrée jadis chez l’oncle Adolphe.
Miss Sacripant d’après David Richardson
Peu à peu le narrateur découvre la vraie nature d’Elstir, homme plein de génie, solitaire, sage, philosophe à la conversation magnifique. C’est chez lui qu’il rencontre enfin Albertine. Elle semble intimidée, de son côté il éprouve une certaine déception, choqué par certaines de ses attitudes et formes de langage mais il pense que grâce à elle il pourra connaître les autres jeunes filles du petit groupe. Il revoit Albertine quelques jours plus tard, et cette fois la jeune fille l’enchante et lui paraît désirable. Il la considère comme une fille légère, ce qui lui inspire des idées et cependant lorsqu’il la revoit, il se montre très respectueux avec elle. Il rencontre également Andrée, aux yeux très clairs mais Albertine n’est pas disposée à faire connaître au narrateur les autres jeunes filles de la bande. Un autre jour il remarque Gisèle à la chevelure magnifique et bien vite, il s’enflamme à l’idée de la séduire mais la jeune fille fait faux bond au dernier moment. Il finit par connaître toute la bande et passe avec les jeunes filles le plus clair de ses journées abandonnant ainsi sa Grand-mère, Mme de Villeparisis, Elstir, Saint-Loup auquel il a pourtant promis une visite à Doncières. Les jeunes gens occupent leurs après-midi à des goûters sur la falaise et se livrent à des jeux enfantins. Le narrateur est parfaitement heureux. Au cours d’un de ces goûters Albertine lui glisse dans la main un billet avec le message « je vous aime bien ». Malgré une brouille avec la jeune fille, le narrateur est convaincu qu’il l’aime bien aussi ce qui ne l’empêche pas, par moments, de lui préférer Rosemonde et Andrée avec lesquelles il passe beaucoup de temps. Les jours de pluie la petite bande se retrouve au Casino ou chez Elstir. Parfois les jeunes filles rencontrent les sœurs de Bloch qu’elles n’aiment pas parce que trop excentriques, elles ont mauvais genre. L’une d’elles est attirée par Mlle Léa, actrice et homosexuelles notoire.
En visite chez Elstir, le Narrateur aperçoit Albertine d’après Stéphane Heuet
Pendant ce temps Françoise continue de se montrer insupportable avec son entourage. Alors qu’elle beaucoup moins de travail depuis qu’elle est à Balbec, elle ne cesse pas de se plaindre, la mine de reine offensée et lançant un regard courroucé au narrateur qui, à son avis, se montre trop exigeant pour sa toilette.
Pour des raisons pratiques Albertine doit passer une nuit au Grand-Hôtel. Elle invite le narrateur à venir lui rendre visite dans sa chambre. Euphorique, celui-ci laisse libre cours à son imagination. Comme convenu Il se rend dans la chambre de la jeune fille où il la trouve couchée. Il essaie de l’embrasser, mais contre toute attente elle refuse brutalement son baiser. Extrêmement surpris par cette réaction que rien ne laissait présager, il va se détourner d’elle pendant quelques temps pour reporter son intérêt sur Andrée, une réaction qu’Albertine lui pardonnera.
Albertine d’après Yeminli Sözluk
La fin de la saison arrive et, l’une après l’autre, les jeunes filles quittent Balbec. Albertine part la première, brusquement. Françoise elle aussi est impatiente de partir. Le Grand-Hôtel est vide, le petit train cesse de fonctionner, le casino ferme, il pleut.
Le narrateur quitte Balbec pour rentrer à Paris.
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Qui sont les jeunes filles en fleurs ?
Andrée |
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Gisèle |
Rosemonde |
Portraits des quatre jeunes filles par le peintre californien D. Richardson
Le Narrateur, jeune homme, accompagné de sa Grand-mère, est en villégiature au Grand Hôtel de Balbec (Cabourg) pour soigner son asthme. Alors qu’il erre, solitaire, dans la station balnéaire, il aperçoit une bande de jeunes filles de son âge se promenant sur la digue. Elles lui semblent hardies, frivoles, et un rien méprisantes. Leur accoutrement tranche sur celui des autres jeunes filles de Balbec. Il brûle d’envie de faire leur connaissance.
Mais combien sont ces jeunes filles ? Seules quatre d’entre elles se verront donner un prénom et joueront un rôle d’importance très inégale dans l’histoire.
La première, bien sûr Albertine, citée (2375) fois dans la Recherche, Elle jouera un rôle majeur. Bien vite le Narrateur la distinguera parmi les autres et tombera amoureux d’elle. C’est une jeune fille aux cheveux bruns et épais, aux yeux verts, bleus ou violets. Elle a de grosses joues et « un petit nez rose de chatte ». Elle a un grain de beauté que le narrateur ne sait pas situer précisément. Elle est intelligente mais le narrateur la trouve parfois mal élevée et impertinente.
La seconde, Andrée (381). Aînée du groupe elle s’affirme comme la meneuse de la petite bande. Issue d’une famille aisée elle n’hésite pas à faire profiter Albertine de ses largesses. Elle apparaîtra dans les six derniers livres de La Recherche et on apprendra, à la fin de l’œuvre qu’elle est devenue intime avec Gilberte devenue marquise de Saint-Loup
Gisèle (47) L’air parfois absent et boudeur, elle est brune, les cheveux tirés en arrière. Le Narrateur un moment séduit se met à rêver à une escapade avec elle, mais la chose ne se fera pas. Jalouse, peut-être, Albertine ne l’aime pas.
Rosemonde (23) est une fille du Nord, aux yeux verts et au nez fort. Elle est portée à faire des gamineries. Le Narrateur a envisagé de lui faire la cour mais a préféré se tourner vers Gisèle
Un point commun, Le Narrateur est attiré à tour de rôle par chacune d’entre elles. Certes il jettera son dévolu sur Albertine mais cela ne le satisfera pas pleinement car il imaginera, ou il découvrira, qu’elle a des tendance lesbiennes. Maladivement jaloux, il imaginera alors que son amie le trompe avec toutes les jeunes filles en fleurs.
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Je voulais juste signaler une faute dans la deuxième partie. Il y a écrit : « la groupe des jeunes filles qui chahutent ».
Je me suis dis qu’il fallait mieux vous prévenir! 🙂
Sinon, l’article est assez complet je trouve, merci!
Mais c’est de la paraphrase, ça. il est évident que les jeune-filles en fleur, à l’âge incertain sont de très jeunes hommes qui ont troublé l’auteur à un âge probablement plus avancé que celui du narrateur. Et c’est ce qui rend le récit piquant. Les jeune filles en question sont anachroniques dans leur comportement sportif, leur indépendance et leur arrogance.Leur masculinité perce de toute part, y compris dans leurs voix qui muent, pour ne pas évoquer leurs mœurs dans des situations qui évoquent beaucoup plus Sodome que Gomorrhe, si tant est que l’une renvoie à l’homosexualité masculine et l’autre à l’homosexualité féminine.L’exaltation du narrateur et sa continence obligée prennent alors toute leur saveur littéraire et humaine.
Évidemment, merci de m’éclairer sur ces « anachronismes » que j’avais remarqués, mais que je n’avais pas su lier aux sensibilités de l’auteur.
De même donc, les « luttes physiques » avec Gilberte.
D’ailleurs les noms « Giberte » et « Albertine » ne sont-ils pas des féminisations de prénoms masculin?
Quel joli site, en tout cas,
Juste un petit message pour vous dire que votre site était très bien fait ! En particulier les pages sur les personnages.
Bravo et merci !
Merci énormément pour cet excellent site !
Amicalement
Bonjour, je suis entraîne de lire Proust , vraiment c’est très profonde , mais en lisant votre résume cela ma bien éclairé le chemin de pouvoir suivre ma lecture . Merci pour cet art de simplification d’œuvres profondes
Merci pour votre message et bon courage pour la poursuite de votre lecture.
AV
Merci beaucoup: votre site est très bien fait, d’une grande utilité: il ne me quitte pas de toute ma lecture interrompue parfois par celle d’autres livres. La description des personnages est soignée (je me fais des fiches que je glisse ds les livres) et vos résumés me permettent de me replonger dans le roman après interruption. Je ne suis qu »à la moitié du deuxième tome -c’est un régal. J’avance doucement savourant chaque page.
On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses.
Le point de vue est extraordinaire et permet de lire, lire, relire et d’y voir, sentir, ressentir des ‘chose différentes’
Extrait de A l’ombre des jeunes filles en fleurs
Marcel Proust