Maître d’hôtel des parents du narrateur

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

42

 1

 

 7

 1

 5

 5

24

Il prend plaisir à affoler la pauvre et crédule Françoise en lui racontant des horreurs sur la guerre. (1).

(1) Le maître d’hôtel, persuadé d’ailleurs que la guerre ne durerait que dix jours et se terminerait par la victoire éclatante de la France, n’aurait pas osé, par peur d’être démenti par les événements, et n’aurait même pas eu assez d’imagination pour prédire une guerre longue et indécise. Mais cette victoire complète et immédiate, il tâchait au moins d’en extraire d’avance tout ce qui pouvait faire souffrir Françoise. « Ca pourrait bien faire du vilain, parce qu’il paraît qu’il y en a beaucoup qui ne veulent pas marcher, des gars de seize ans qui pleurent. « Il tâchait aussi pour la « vexer » de lui dire des choses désagréables, c’est ce qu’il appelait « lui jeter un pépin, lui lancer une apostrophe, lui envoyer un calembour ». « De seize ans, Vierge Marie », disait Françoise, et un instant méfiante : « On disait pourtant qu’on ne les prenait qu’après vingt ans, c’est encore des enfants. » – « Naturellement les journaux ont ordre de ne pas dire cela. Du reste, c’est toute la jeunesse qui sera en avant, il n’en reviendra pas lourd. D’un côté, ça fera du bon, une bonne saignée, là, c’est utile de temps en temps, ça fera marcher le commerce. Ah ! dame, s’il y a des gosses trop tendres qui ont une hésitation, on les fusille immédiatement, douze balles dans la peau, vlan. D’un côté, il faut ça. Et puis les officiers qu’est-ce que ça peut leur faire, ils touchent leurs pesetas, c’est tout ce qu’ils demandent. « Françoise pâlissait tellement pendant chacune de ces conversations qu’on craignait que le maître d’hôtel ne la fît mourir d’une maladie de cœur. (TR 748/55)

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