Borodino (Prince de)

d’après Agranska Krolik

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

21

   

19

1

1

 

Modèle possible : Waleswski, petit-fils de Napoléon et capitaine de Proust durant son service militaire.

Capitaine de cavalerie en garnison à Doncières et supérieur hiérarchique de Robert de Saint Loup. Sa mère aurait été la maîtresse de Napoléon III. Borodino qui n’est que de noblesse d’empire éprouve un certain complexe vis-à-vis de Saint–Loup.

Il autorise le narrateur qui rend visite à Saint-Loup à passer la nuit à Doncières (1)

A la suite de la recommandation de son coiffeur, il autorise Saint–Loup à accompagner sa maîtresse Rachel à Bruges (2). La famille de Saint-Loup qui voit d’un mauvais œil la liaison de Saint-Loup avec  Rachel reproche au capitaine cette largesse (3).

(1)
Ah ! vous aimeriez mieux coucher ici près de moi que de partir seul à l’hôtel, me dit Saint–Loup en riant.
Oh ! Robert, vous êtes cruel de prendre cela avec ironie, lui dis-je, puisque vous savez que c’est impossible et que je vais tant souffrir là-bas.
Eh bien ! vous me flattez, me dit-il, car j’ai justement eu, de moi-même, cette idée que vous aimeriez mieux rester ici ce soir. Et c’est précisément cela que j’étais allé demander au capitaine.
Et il a permis ? m’écriai-je.
Sans aucune difficulté.
Oh ! je l’adore ! (Guer 78/71)
(2)
En effet, au moment où on croyait que l’amie de Robert irait seule à Bruges, on venait d’apprendre que le capitaine de Borodino, jusque-là d’un avis contraire, venait de faire accorder au sous-officier Saint–Loup une longue permission pour Bruges. Voici ce qui s’était passé. Le Prince, très fier de son opulente chevelure, était un client assidu du plus grand coiffeur de la ville, autrefois garçon de l’ancien coiffeur de Napoléon III. Le capitaine de Borodino était au mieux avec le coiffeur car il était, malgré ses façons majestueuses, simple avec les petites gens. Mais le coiffeur, chez qui le Prince avait une note arriérée d’au moins cinq ans et que les flacons de « Portugal », d’ »Eau des Souverains », les fers, les rasoirs, les cuirs enflaient non moins que les shampoings, les coupes de cheveux, etc., plaçait plus haut Saint–Loup qui payait rubis sur l’ongle, avait plusieurs voitures et des chevaux de selle. Mis au courant de l’ennui de Saint–Loup de ne pouvoir partir avec sa maîtresse, il en parla chaudement au Prince ligoté d’un surplis blanc dans le moment que le barbier lui tenait la tête renversée et menaçait sa gorge. Le récit de ces aventures galantes d’un jeune homme arracha au capitaine-prince un sourire d’indulgence bonapartiste. Il est peu probable qu’il pensa à sa note impayée, mais la recommandation du coiffeur l’inclinait autant à la bonne humeur qu’à la mauvaise celle d’un duc. Il avait encore du savon plein le menton que la permission était promise et elle fut signée le soir même. (Guer 127/119)
(3)

(Car la famille de Robert commençait à en vouloir à mort à M. de Borodino qui avait donné la permission pour Bruges, sur les instances du coiffeur, et l’accusait de favoriser une liaison infâme.) C’est quelqu’un de très mal, me dit Mme de Villeparisis, avec l’accent vertueux des Guermantes même les plus dépravés. De très, très mal, reprit-elle en mettant trois t à très. On sentait qu’elle ne doutait pas qu’il ne fût en tiers dans toutes les orgies. (Guer 217/208)

 

 

 

 

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