Nièce de Jupien (Marie-Antoinette)

d’après Agranska Krolik

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

34

   

3

2

18

10

1

Successivement Marie-Antoinette Jupien  puis Mlle d’Oloron puis Mme de Cambremer

Nièce du Giletier Jupien qui tient boutique dans la cour de l’hôtel des Guermantes (la grand-mère du narrateur, et le narrateur lui-même, la décrivent parfois comme sa fille) elle exerce le métier de couturière. Elle est amoureuse du violoniste Morel protégé de Mme Verdurin et amant de Charlus. Pleine de charme, elle attire l’attention du musicien qui est venu rendre visite au narrateur. (1).

Charlus qui se considère comme le protecteur de la jeune fille lui reproche d’employer parfois des expressions vulgaires et demande à Morel de la corriger mais on peut se demander si la nièce de Jupien n’a pas appris ces expressions de la bouche même de Morel. C’est une belle jeune fille, douce et intelligente, qui lie des relations amicales avec certaines clientes chez lesquels elle est parfois invitée (2). Morel va demander sa main à Jupien (3) mais bientôt la jeune fille renonce à ce mariage car elle a découvert que Morel est loin d’être l’homme qu’elle croyait  (4). Elle ne s’était pas trompé, en effet, Bien vite  Morel se montre odieux avec elle, allant jusqu’à la pousser à avoir des relations avec d’autres femmes. Il en découle une violente dispute entre les jeunes gens qui décident de se séparer. Ulcéré par l’attitude de Morel, Charlus annonce à Jupien qu’il a décidé d’adopter sa nièce. Il lui donne le titre d’Oloron et lui faire faire un riche mariage  (5).

Le mariage aura bien lieu mais la nièce de Jupien mourra très peu de temps après (6).

(1)

 Il avait remarqué dans la cour la nièce de Jupien en train de faire un gilet et, bien qu’il me dît seulement avoir justement besoin d’un gilet « de fantaisie », je sentis que la jeune fille avait produit une vive impression sur lui… (Guer 266/255)

… Il sourit à ce moment, pour lui dire adieu de loin, à la nièce de Jupien. Elle le regardait et admirait sans doute son visage maigre, d’un dessin régulier, ses cheveux légers, ses yeux gais. (Guer 267/256)

(2)

Mon opinion personnelle est que « payer le thé  » venait de Morel lui-même, et que, par aveuglement d’amour, la jeune couturière avait adopté une expression de l’être adoré, laquelle jurait par sa laideur au milieu du joli parler de la jeune fille. Ce parler, ces charmantes manières qui s’y accordaient, la protection de M. de Charlus faisaient que beaucoup de clientes, pour qui elle avait travaillé, la recevaient en amie, l’invitaient à dîner, la mêlaient à leurs relations, la petite n’acceptant du reste qu’avec la permission du baron de Charlus et les soirs où cela lui convenait. « Une jeune couturière dans le monde ?  » dira-t-on, quelle invraisemblance ! (Pris 47/41)

(3)

Il fit demander la main de la nièce de Jupien, lequel la consulta. Aussi bien n’était-ce pas nécessaire. La passion de la jeune fille pour le violoniste ruisselait autour d’elle, comme ses cheveux quand ils étaient dénoués, comme la joie de ses regards répandus. (Pris 52/45)

(4)

Elle avait découvert chez Morel (sans cesser de l’aimer pour cela) des profondeurs de méchanceté et de perfidie, d’ailleurs compensées par une douceur fréquente et une sensibilité réelle,… (Pris 67/59)

(5)

 …quand Jupien en pleurant raconta ses malheurs au baron, celui-ci, non moins malheureux, lui déclara qu’il adoptait la petite abandonnée, qu’elle prendrait un des titres dont il disposait, probablement celui de Mlle d’Oloron, lui ferait donner un complément parfait d’instruction et faire un riche mariage. (Pris 311/299)

(6)

La personne qui profita le moins de ces deux unions fut la jeune Mademoiselle d’Oloron qui, déjà atteinte de la fièvre typhoïde le jour du mariage religieux, se traîna péniblement à l’église et mourut quelques semaines après. La lettre de faire-part, qui fut envoyé quelque temps après sa mort, mêlait à des noms comme celui de Jupien presque tous les plus grands de l’Europe, comme ceux du vicomte et de la vicomtesse de Montmorency, de S. A. R. la comtesse de Bourbon-Soissons, du prince de Modène-Este, de la vicomtesse d’Edumea, de lady Essex, etc.,… (Fug 671/251)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 réflexions sur « Nièce de Jupien (Marie-Antoinette) »

  1. Petite coquille dans votre phrase de présentation ? Je vous cite :
    « C’est une jeune fille est belle, douce et intelligente »
    Le deuxième « est » semble être de trop ?
    Encore bravo pour votre travail, si utile et complet.

  2. Il est dit dans « Le Temps Retrouvé » au chapitre 4, p298/299 Ed. Folio Classique : « Si on avait analysé l’élégance de la jeune Madame de Cambremer, on y eût trouvé qu’elle était la fille du marchand de notre maison, Jupien, […] », avec une note confirmant qu’il s’agit bien de la nièce et non de la fille de Jupien (et donc Melle d’Oloron). Doit-on comprendre que ce personnage a – comme tant d’autres dans la Recherche – ressuscité ? Comment avez-vous compris ce passage vous-même ?

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