Maître d’hôtel de l’oncle Adolphe

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

20

 

11

6

2

1

 

Fidèle serviteur de l’oncle Adolphe (1). Le Narrateur apprendra tardivement qu’il était le père de Morel, musicien protégé des Verdurin (2)

 

(1)

Et je restais avec mon oncle jusqu’à ce que son valet de chambre vînt lui demander, de la part du cocher, pour quelle heure celui-ci devait atteler. Mon oncle se plongeait alors dans une méditation qu’aurait craint de troubler d’un seul mouvement son valet de chambre émerveillé, et dont il attendait avec curiosité le résultat, toujours identique. Enfin, après une hésitation suprême, mon oncle prononçait infailliblement ces mots : « Deux heures et quart », que le valet de chambre répétait avec étonnement, mais sans discuter : « Deux heures et quart ? bien…je vais le dire… »  (Swann 73/135)

(2)

Donc, quelques jours avant cette visite, j’en avais reçu une à laquelle je ne m’attendais guère, celle de Charles Morel, le fils, inconnu de moi, de l’ancien valet de chambre de mon grand-oncle. Ce grand-oncle (celui chez lequel j’avais vu la dame en rose) était mort l’année précédente. Son valet de chambre avait manifesté à plusieurs reprises l’intention de venir me voir ; je ne savais pas le but de sa visite, mais je l’aurais vu volontiers car j’avais appris par Françoise qu’il avait gardé un vrai culte pour la mémoire de mon oncle et faisait, à chaque occasion, le pèlerinage du cimetière. Mais obligé d’aller se soigner dans son pays, et comptant y rester longtemps, il me déléguait son fils. Je fus surpris de voir entrer un beau garçon de dix-huit ans, habillé plutôt richement qu’avec goût, mais qui pourtant avait l’air de tout, excepté d’un valet de chambre. Il tint du reste, dès l’abord, à couper le câble avec la domesticité d’où il sortait, en m’apprenant avec un sourire satisfait qu’il était premier prix du Conservatoire. Le but de sa visite était celui-ci : son père avait, parmi les souvenirs de mon oncle Adolphe, mis de côté certains qu’il avait jugé inconvenant d’envoyer à mes parents, mais qui, pensait-il, étaient de nature à intéresser un jeune homme de mon âge. (Guer 264/254)