Princesse Sherbatoff d’après David Richardson
Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche
Total |
Swann |
JF |
Guer |
SG |
Pris |
Fug |
TR |
31 |
28 |
3 |
1 |
Inspiration : Princesse Ouroussoff, épouse de l’ambassadeur de Russie à Paris)
Vieille dame énorme et laide, très riche, elle a gardé un accent russe très prononcé.
Le narrateur la remarque dans le petit train qui le conduit à une soirée à Féterne (1), il pense qu’il s’agit d’une mère maquerelle en voyage et est très surpris de la retrouver chez les Verdurin. Elle est une fidèle parmi les fidèles du clan Verdurin (2) mais cette « amitié » n’empêche pas M Verdurin de taire contre toute évidence la mort de la princesse pour ne pas gâter l’ordonnancement de sa soirée (3).
(1) |
N’ayant rien trouvé nous montâmes dans un compartiment où était déjà installée une dame à figure énorme, laide et vieille, à l’expression masculine, très endimanchée, et qui lisait la Revue des Deux–Mondes. Malgré sa vulgarité, elle était prétentieuse dans ses goûts, et je m’amusai à me demander à quelle catégorie sociale elle pouvait appartenir ; je conclus immédiatement que ce devait être quelque tenancière de grande maison de filles, une maquerelle en voyage. Sa figure, ses manières le criaient. J’avais ignoré seulement jusque-là que ces dames lussent la Revue des Deux–Mondes. (SG 858/251) Dessin de Agranska Krolik |
(2) |
Son absence de relations avait permis à la princesse Sherbatoff de montrer, depuis quelques années, aux Verdurin une fidélité qui faisait d’elle plus qu’une « fidèle » ordinaire, la fidèle type, l’idéal que Mme Verdurin avait longtemps cru inaccessible et, qu’arrivée au retour d’âge, elle trouvait enfin incarné en cette nouvelle recrue féminine. (SG 877/270) |
(3) |
M Verdurin, à qui nous fîmes nos condoléances pour la princesse Sherbatoff, nous dit : « Oui, je sais qu’elle est très mal. – Mais non, elle est morte à six heures « , s’écria Saniette. « Vous, vous exagérez toujours « , dit brutalement à SanietteM Verdurin, qui, la soirée n’étant pas décommandée, préférait l’hypothèse de la maladie,… (Pris 228/216) |
Selon Philippe Jullian, c’est la princesse Ouroussoff qui est la modele pour la princesse Sherbatoff, mais il ne donne pas les épreuves, (Philippe Jullian: Oscar Wilde. Paris: Perrin 1967 p.242). On peut savoir plus?
Je n’ai guère plus d’informations que vous sur ce sujet. Je sais en revanche que la princesse Ouroussoff, épouse de l’ambassadeur de Russie à Paris, était une relation d’Henri de Régnier et d’André Gide (lettre du premier cité au second du 7 mai 1893). Comme Gide et Proust étaient « amis », peut-être ce denier l’a-t-il rencontrée et s’en est-il inspiré pour créer le personnage de la princesse Sherbatoff.