Cambremer (Marquise Zélia de)

d’après Agranska Krolik

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer.

SG

Pris

Fug

TR

51

7

2

 

39

1

1

1

Belle-mère de la sœur de M Legrandin. Elle apparaît pour la première fois dans « du côté de chez Swann » à la soirée de Mme de Saint-Euverte. C’est une vieille dame inséparable de la vicomtesse de Franquetot sa cousine (1). Elle est persuadée de faire partie de l’élite de l’aristocratie et accepte toutes les invitations émanant du petit peuple roturier afin de montrer qu’elle n’est pas fière (2).

Elle a coutume de s’habiller de manière très originale (3).

Oriane de Guermantes ne l’aime pas allant jusqu’à la comparer à une vache

(1)
Swann s’était avancé, sur l’insistance de Mme de Saint-Euverte et pour entendre un air d’Orphée qu’exécutait un flûtiste, s’était mis dans un coin où il avait malheureusement comme seule perspective deux dames déjà mûres assises l’une à côté de l’autre, la Marquise de Cambremer et la vicomtesse de Franquetot, lesquelles, parce qu’elles étaient cousines, passaient leur temps dans les soirées, portant leurs sacs et suivies de leurs filles, à se chercher comme dans une gare et n’étaient tranquilles que quand elles avaient marqué, par leur éventail ou leur mouchoir, deux places voisines…
…Madame de Cambremer, en femme qui a reçu une forte éducation musicale, battant la mesure avec sa tête transformée en balancier de métronome dont l’amplitude et la rapidité d’oscillations d’une épaule à l’autre étaient devenues telles (avec cette espèce d’égarement et d’abandon du regard qu’ont les douleurs qui ne se connaissent plus ni ne cherchent à se maîtriser et disent : « Que voulez-vous ! ») qu’à tout moment elle accrochait avec ses solitaires les pattes de son corsage et était obligée de redresser les raisins noirs qu’elle avait dans les cheveux, sans cesser pour cela d’accélérer le mouvement  (Swann 328/451).
(2)
Il était au contraire quelque goûter, ou garden-party, chez un hobereau ou un bourgeois fort indignes de la marquise. Mais celle-ci, quoique dominant de très haut, par sa naissance et sa fortune, la petite noblesse des environs, avait, dans sa bonté et sa simplicité parfaites, tellement peur de décevoir quelqu’un qui l’avait invitée, qu’elle se rendait aux plus insignifiantes réunions mondaines du voisinage. Certes, plutôt que de faire tant de chemin pour venir entendre, dans la chaleur d’un petit salon étouffant, une chanteuse généralement sans talent et qu’en sa qualité de grande dame de la région et de musicienne renommée il lui faudrait ensuite féliciter avec exagération, Mme de Cambremer eût préféré aller se promener ou rester dans ses merveilleux jardins de Féterne au bas desquels le flot assoupi d’une petite baie vient mourir au milieu des fleur  (SG 765/162).
(3)

Un chapeau à plumes, surmonté lui-même d’une épingle de saphir, était posé n’importe comment sur la perruque de Mme de Cambremer, comme un insigne dont l’exhibition est nécessaire, mais suffisante, la place indifférente, l’élégance conventionnelle, et l’immobilité inutile. Malgré la chaleur, la bonne dame avait revêtu un mantelet de jais pareil à une dalmatique, par-dessus lequel pendait une étole d’hermine dont le port semblait en relation non avec la température et la saison, mais avec le caractère de la cérémonie. Et sur la poitrine de Mme de Cambremer un tortil de baronne relié à une chaînette pendait à la façon d’une croix pectorale  (SG 806/201).

 

 

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