Aquarelle de Bernard Soupre
(proustenaquarelles.com)
Le narrateur regarde avec intérêt la fille de cuisine nettoyer les asperges pour le repas chez tante Léonie. Ce n’est que plus tard qu’il apprendra que que si l’on mangeait aussi souvent des asperges à Combray c’est tout simplement parce que la fille de cuisine était allergique à ce légume ce qui amusait Françoise.
« Je m’arrêtais à voir sur la table, où la fille de cuisine venait de les écosser, les petits pois alignés et nombrés comme des billes vertes dans un jeu ; mais mon ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont l’épi, finement pignoché de mauve et d’azur, se dégrade insensiblement jusqu’au pied,—encore souillé pourtant du sol de leur plant,—par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je reconnaissais encore quand, toute la nuit qui suivait un dîner où j’en avais mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum. » (Swann 121/195)
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Il y a un autre passage où la duchesse de Guermantes fait resservir des asperges au narrateur. Il y a à ce moment-là une discussion au sujet des tableaux d’Elstir dont l’un représente une botte d’asperges;
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Et le curé de Combray ne parvient à faire pousser que de toutes petites asperges !(Faut-il y voir un symbole sexuel ?)