d’après Agranska Krolik
Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche
Total |
Swann |
JF |
Guer |
SG |
Pris |
Fug |
TR |
21 |
4 |
1 |
14 |
1 |
1 |
La duchesse de Mortemart appartient à la famille des Guermantes. Lors de la maladie de la grand’mère du narrateur, elle conseille que l’on fasse appel au docteur en vogue Dieulafoy comme elle recommanderait un pâtissier ou un traiteur (1). Elle est très superficielle et fait preuve de beaucoup de futilité comme beaucoup de dames de son milieu (2).
(1) |
Son conseil du reste ne m’étonnait pas. Je savais que, chez les Guermantes, on citait toujours le nom de Dieulafoy (avec un peu plus de respect seulement) comme celui d’un « fournisseur » sans rival. Et la vieille duchesse de Mortemart, née Guermantes (il est impossible de comprendre pourquoi dès qu’il s’agit d’une duchesse on dit presque toujours : « la vieille duchesse de » ou tout au contraire, d’un air fin et Watteau, si elle est jeune, la « petite duchesse de »), préconisait presque mécaniquement, en clignant de l’œil, dans les cas graves « Dieulafoy« , comme si on avait besoin d’un glacier « Poiré Blanche » ou pour des petits fours « Rebattet, Rebattet ». Mais j’ignorais que mon père venait précisément de faire demander Dieulafoy. (Guer 337/327) |
(2) |
Mme de Mortemart allait proposer à M. de Charlus de donner une soirée pour faire entendre Morel. Or, pour elle, cette soirée n’avait pas le but de mettre en lumière un talent, but qu’elle allait pourtant prétendre être le sien, et qui était réellement celui de M. de Charlus. Elle ne voyait là qu’une occasion de donner une soirée particulièrement élégante, et déjà calculait qui elle inviterait et qui elle laisserait de côté. Ce triage, préoccupation dominante des gens qui donnent des fêtes (ceux-là mêmes que les journaux mondains ont le toupet ou la bêtise d’appeler « l’élite « ), altère aussitôt le regard – et l’écriture – plus profondément que ne ferait la suggestion d’un hypnotiseur. (Pris 269/257) |