Argencourt (Marquis d’)

M. d’Argencourt d’après Agranska Krolik

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

57

   

34

 

3

 

20

Tout d’abord comte puis marquis, petit cousin par alliance de Mme de Villeparisis.

Il est chargé d’affaires de Belgique. Homme rogue, hostile et dangereux. Il est profondément antidreyfusard (1). Le narrateur ressent beaucoup d’antipathie pour et il en est de même pour le baron de Charlus qui le déteste et n’a pas de mot trop dur pour lui (2). Argencourt trompe sa femme avec une jeune femme du monde (3) mais il la satisfait mal et pour la distraire il l’entoure d’hommes invertis, véritables gardiens du sérail.

Le narrateur le retrouve après bien des années chez une soirée chez le prince de Guermantes et a la plus grande peine à le reconnaître sous les traits d’un vieux gâteux aux membres tremblotants (4).

(1)

Vous savez pourquoi on ne peut pas montrer les preuves de la trahison de Dreyfus. Il paraît que c’est parce qu’il est l’amant de la femme du ministre de la Guerre, cela se dit sous le manteau.
—Ah ! je croyais de la femme du président du Conseil, dit M. d’Argencourt. (Guer 237/228)

(2)

Je regrette ce contretemps, me dit M. de Charlus. Argencourt, bien né mais mal élevé, diplomate plus que médiocre, mari détestable et coureur, fourbe comme dans les pièces, est un de ces hommes incapables de comprendre, mais très capables de détruire les choses vraiment grandes. (Guer 292/282)

(3)

Je fus très étonné de voir, là, aussi aimable et flagorneur avec M. de Charlus qu’il était sec avec lui autrefois, se faisant présenter Morel et lui disant qu’il espérait qu’il viendrait le voir, M. d’Argencourt, cet homme si terrible pour l’espèce d’hommes dont était M. de Charlus. Or il en vivait maintenant entouré. Ce n’était certes pas qu’il fût devenu à cet égard un des pareils de M. de Charlus. Mais, depuis quelque temps, il avait à peu près abandonné sa femme pour une jeune femme du monde qu’il adorait. Intelligente, elle lui faisait partager son goût pour les gens intelligents et souhaitait fort d’avoir M. de Charlus chez elle. Mais, surtout, M. d’Argencourt fort jaloux et un peu impuissant, sentant qu’il satisfaisait mal sa conquête et voulant à la fois la préserver et la distraire, ne le pouvait sans danger qu’en l’entourant d’hommes inoffensifs, à qui il faisait ainsi jouer le rôle de gardiens du sérail. (Pris 272/260)

(4)

J‘avais l’impression de regarder derrière le vitrage instructif d’un muséum d’histoire naturelle, ce que peut être devenu le plus rapide, le plus sûr en ses traits d’un insecte, et je ne pouvais pas ressentir les sentiments que m’avait toujours inspirés M. d’Argencourt devant cette molle chrysalide plutôt vibratile que remuante. Mais je me tus, je ne félicitai pas M. d’Argencourt d’offrir un spectacle qui semblait reculer les limites entre lesquelles peuvent se mouvoir les transformations du corps humain.  (TR 923/229)

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