Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche
Total |
Swann |
JF |
Guer |
SG |
Pris |
Fug |
TR |
42 |
9 |
26 |
4 |
3 |
Diplomate, il est attaché auprès du roi Théodose, trop poli, en confidences avec Charlus (1). D’une grande médiocrité il obtient certains résultats grâce à un bon sens d’homme du monde (2). Il est de notoriété publique que M. de Vaugoubert est attiré par les jeunes hommes (3).
Il a la réputation d’être d’une politesse frisant le ridicule. Lorsqu’il joue au tennis avec des personnes importantes, il leur demande l’autorisation d’attraper la balle (4).
Il sera particulièrement éprouvé par la mort de son fils au front, s’opposant ainsi à l’idéal conventionnel de virilité de certains militaires et diplomates (5).
(1) M. de Vaugoubert était un des seuls hommes du monde (peut-être le seul) qui se trouvât ce qu’on appelle à Sodome être « en confidences » avec M. de Charlus. Mais si notre ministre auprès du roi Théodose avait quelques-uns des mêmes défauts que le baron, ce n’était qu’à l’état de bien pâle reflet. C’était seulement sous une forme infiniment adoucie, sentimentale et niaise qu’il présentait ces alternances de sympathie et de haine par où le désir de charmer, et ensuite la crainte—également imaginaire—d’être, sinon méprisé, du moins découvert, faisait passer le baron. (SG 642/43) |
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(2) Mais pour tout le reste, grâce à son parfait bon sens d’homme du monde, M. de Vaugoubert était un des meilleurs agents du Gouvernement français à l’étranger. Quand un homme prétendu supérieur, jacobin, qui était savant en toutes choses, le remplaça plus tard, la guerre ne tarda pas à éclater entre la France et le pays dans lequel régnait le roi. (SG 644/44) |
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(3) Dieu sait de combien de lettres il assommait le ministère (quelles ruses personnelles il déployait, combien de prélèvements il opérait sur le crédit de Mme de Vaugoubert qu’à cause de sa corpulence, de sa haute naissance, de son air masculin, et surtout à cause de la médiocrité du mari, on croyait douée de capacités éminentes et remplissant les vraies fonctions de ministre) pour faire entrer sans aucune raison valable un jeune homme dénué de tout mérite dans le personnel de la légation. (SG 643/44) On disait au ministère, sans y mettre ombre de malice, que, dans le ménage, c’était le mari qui portait les jupes et la femme les culottes. Or il y avait plus de vérité là dedans qu’on ne le croyait. Mme de Vaugoubert, c’était un homme. (SG 645/44) |
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(4) …tandis que M. de Vaugoubert, se dandinant (par un excès de politesse qu’il gardait même quand il jouait au tennis où, à force de demander des permissions aux personnages de marque avant d’attraper la balle, il faisait inévitablement perdre la partie à son camp), retournait auprès de M. de Charlus… (SG 674/44) (5) …je ne pouvais pas me contenir en voyant l’effondrement du pauvre Vaugoubert qui n’était plus qu’une espèce de loque. Le Général avait beau lui dire que c’était pour la France, que son fils s’était conduit en héros, cela ne faisait que redoubler les sanglots du pauvre homme qui ne pouvait pas se détacher du corps de son fils. (TR 753/60) |
On retrouve, à travers le récit que fait Saint Loup dans une lettre envoyée du front au narrateur « le pauvre Vaugoubert », effondré à l’enterrement de son fils mort en soldat et qui laisse apparaître son chagrin (TR p 61 folio)
Vaugoubert s’oppose ainsi à l’idéal conventionnel de virilité de certains militaires et diplomates : « la rudesse du coeur d’or qui ne veut pas avoir l’air d’être ému. »
Cet « idéal », « exaspérant »,semble par ailleurs incarné par Mme de Vaugoubert : la mère « un grand cheval (…) pouvait avoir bcp de chagrin, on ne distinguait rien. »
Cette lettre de Saint-Loup au Narrateur m’était sorti de l’esprit. Merci de me la rappeler et je vais en tenir compte.