Standish (Madame)

d’après Agranska Krolik

 

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total Swann JF Guer SG Pris Fug TR

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A réellement existé.

En 1919, lorsqu’il s’installe dans son dernier appartement à Paris, rue Hamelin, Marcel Proust demande à sa fidèle Céleste Albaret d’observer sa voisine  Madame Standish qu’il a rencontrée en 1912, lors d’une générale de théâtre où l’avait convié la comtesse Greffulhe. Il l’avait trouvée « épatante, d’élégance marinée, d’une simplicité artificieuse » qu’il oppose à l’attitude hautaine de la duchesse de Doudeauville.

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Les étoiles véritables du monde sont fatiguées d’y paraître. Celui qui est curieux de les apercevoir doit souvent émigrer dans un autre hémisphère, où elles sont à peu près seules. Mais les femmes pareilles à l’ambassadrice ottomane, toutes récentes dans le monde, ne laissent pas d’y briller pour ainsi dire partout à la fois. Elles sont utiles à ces sortes de représentations qui s’appellent une soirée, un raout, et où elles se feraient traîner, moribondes, plutôt que d’y manquer. Elles sont les figurantes sur qui on peut toujours compter, ardentes à ne jamais manquer une fête. Aussi, les sots jeunes gens, ignorant que ce sont de fausses étoiles, voient-ils en elles les reines du chic, tandis qu’il faudrait une leçon pour leur expliquer en vertu de quelles raisons Mme Standish, ignorée d’eux et peignant des coussins, loin du monde, est au moins une aussi grande dame que la duchesse de Doudeauville. (SG 661/61)