d’après Agranska Krolik
« L’esprit des Guermantes » cité une trentaine de fois dans « la Recherche » est une sorte de code de conduite et de valeurs adopté par l’aristocratie française de l’époque, particulièrement représentée par la famille Guermantes.
L’esprit des Guermantes est caractérisé par une certaine superficialité, une obsession pour la forme et les apparences, ainsi qu’une recherche constante de l’élégance et du raffinement. Le langage et les manières sont extrêmement importants et les autres sont jugés en fonction de leur capacité à respecter ces codes sociaux.
Proust utilise l’esprit des Guermantes pour explorer les thèmes de l’identité, de la société et de la mémoire, et pour montrer comment ces codes sociaux peuvent être à la fois opprimants et séduisants. Le Narrateur qui aspire à intégrer la haute société représentée par les Guermantes, est à la fois fasciné et répugné par cet esprit
Ah ! princesse, vous n’êtes pas Guermantes pour des prunes. Le possédez-vous assez, l’esprit des Guermantes !
—Mais on dit toujours l’esprit des Guermantes, je n’ai jamais pu comprendre pourquoi. Vous en connaissez donc d’autres qui en aient, ajouta-t-elle dans un éclat de rire écumant et joyeux, les traits de son visage concentrés, accouplés dans le réseau de son animation, les yeux étincelants, enflammés d’un ensoleillement radieux de gaîté que seuls avaient le pouvoir de faire rayonner ainsi les propos, fussent-ils tenus par la princesse elle-même, qui étaient une louange de son esprit ou de sa beauté. (Swann 339/466)
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