Le Temps retrouvé (La Pléïade 1954, page 737 et Folio 1988, page 43)
Je songeais que je n’avais pas revu depuis bien longtemps aucune des personnes dont il a Ă©tĂ© question dans cet ouvrage. En 1914 seulement, pendant les deux mois que j’avais passĂ©s Ă Paris j’avais aperçu M. de Charlus et vu Bloch et Saint-Loup, ce dernier seulement deux fois. La seconde fois Ă©tait certainement celle oĂą il s’Ă©tait le plus montrĂ© lui-mĂŞme, il avait effacĂ© toutes les impressions peu agrĂ©ables d’insincĂ©ritĂ© qu’il m’avait produites pendant le sĂ©jour Ă Tansonville que je viens de rapporter et j’avais reconnu en lui toutes les belles qualitĂ©s d’autrefois. La première fois que je l’avais vu après la dĂ©claration de guerre, c’est-Ă -dire au dĂ©but de la semaine qui suivit, tandis que Bloch faisait montre des sentiments les plus chauvins, Saint-Loup, une fois que Bloch nous avait eu quittĂ©s, n’avait pas assez d’ironie pour lui-mĂŞme qui ne reprenait pas de service et j’avais Ă©tĂ© presque choquĂ© de la violence de son ton.
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