Aimé

Aimé

Aimé d’après David Richardson

Nombre de citations du personnage dans chacun des sept livres de la Recherche

Total

Swann

JF

Guer

SG

Pris

Fug

TR

113

 

23

12

37

10

31

 

Modèle probable : Olivier Dabescat, maître d’hôtel du Ritz

Maître d’hôtel au Grand Hôtel de Balbec durant l’été et dans un restaurant parisien lorsque la saison est finie. Un véritable ami pour certains habitués de l’hôtel (1).

Son élégance naturelle fait qu’il séduit aussi bien les hommes que les femmes et il lui arrive de coucher,  pas par plaisir mais par devoir, le travail avant tout. (2)

Fou de jalousie, le narrateur fait appel à plusieurs reprises aux services d’Aimé pour tenter de vérifier l’emploi du temps d’Albertine qu’il soupçonne d’entretenir des relations amoureuses avec des jeunes filles. Il l’envoie enquêter dans des villes où la jeune fille a séjourné, à Balbec d’abord puis à Nice. (3)

C’est Aimé qui apprend au narrateur le goût de Robert de Saint-Loup pour la gent masculine. En effet, tout jeune déjà, en villégiature à Balbec, Robert a eu une aventure avec un liftier et l’affaire fut difficile à étouffer (4).

 

(1)

Ce petit groupe de l’hôtel de Balbec regardait d’un air méfiant chaque nouveau venu, et, ayant l’air de ne pas s’intéresser à lui, tous interrogeaient sur son compte leur ami le maître d’hôtel. Car c’était le même, — Aimé — qui revenait tous les ans faire la saison et leur gardait leurs tables.  (JF 676/244)

(2)

Aussi Aimé leur reprochait-il de n’être pas sérieux. Il en avait le droit. Sérieux, lui l’était. Il avait une femme et des enfants, de l’ambition pour eux. Aussi les avances qu’une étrangère ou un étranger lui faisaient, il ne les repoussait pas, fallût-il rester toute la nuit. Car le travail doit passer avant tout. Il avait tellement le genre qui pouvait plaire à M. de Charlus que je le soupçonnai de mensonge quand il me dit ne pas le connaître (SG 990/379)

3)

Pourtant, quand, le lendemain, Bloch m’eut envoyé la photographie de sa cousine Esther, je m’empressai de la faire parvenir à Aimé. Et à la même minute, je me souvins qu’Albertine m’avait refusé le matin un plaisir qui aurait pu la fatiguer en effet. Etait-ce donc pour le réserver à quelque autre ? Cet après-midi peut-être ? A qui ? (Pris 87/78)

On eût dit qu’il n’y eût rien eu d’autre dans toute la vie d’Albertine. Je me demandais qui je pourrais bien envoyer tenter une enquête sur place, à Balbec. Aimé me parut bien choisi. Outre qu’il connaissait admirablement les lieux, il appartenait à cette catégorie de gens du peuple soucieux de leur intérêt, fidèles à ceux qu’ils servent,… (Fug 492/74)

(4)

Or Aimé me parla à ce moment d’un temps bien plus ancien, celui où j’avais fait la connaissance de Saint-Loup par Mme de Villeparisis, en ce même Balbec.

 » Mais oui, Monsieur, me dit-il, c’est archiconnu, il y a bien longtemps que je le sais. La première année que Monsieur était à Balbec, M. le marquis s’enferma avec mon liftier, sous prétexte de développer des photographies de Madame la grand’mère de Monsieur. Le petit voulait se plaindre, nous avons eu toutes les peines du monde à étouffer la chose. (Fug 681/260)

.

 

5 réflexions sur « Aimé »

  1. Une petite faute de frappe à la cinquième ligne :
    « Il l’envoie enquêter dans des lvilles »

    Cordialement

  2. Aimé enquête sur le passé sapphique d’Albertine, qui a fui en Touraine et y est morte.
    Le narrateur l’envoie à Nice, oû elle aurait eu des ébats dans la mer avec la blanchisseuse. Deux pages plus loin, ces ébats auraient eu lieu à Tours, dans la Loire.
    Don d’ubiquité?

    • Bien vu; sûrement Proust travaillait sur deux versions dans ses paperolles. Comme pour la dernière partie de « La Prisonnière » , « Albertine disparue » n’a été qu’imparfaitement relu et corrigé avant publication, d’où plusieurs incohérences.

  3. Vous auriez pu signaler également une curiosité concernant ce que le narrateur dit d’Aimé dans ce passage de « Guermantes » : « Magnetisé lui-même par son contact avec le puissant aimant de Balbec, ce maître d’hôtel devenait à son tour aimant pour moi ». Aimé/aimant avec le double sens de ce dernier terme….

    • Oui, en effet, on peut imaginer la chose et je complète la rubrique « l’homosexualité dans la Recherche ».

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